Faire avancer la recherche sur le cancer de l’ovaire
Améliorer la réponse à l’immunothérapie dans les cas de cancer ovarien

Dre Melica Brodeur
Olivia Mckeeman
Yelena Aizenberg

Le cancer de l’ovaire est le cancer gynécologique le plus mortel. En 2024, on estimait à 3 000 le nombre de Canadiennes ayant reçu un diagnostic de ce type de cancerNote en bas de page 1. Bien que les outils de prévention et de dépistage de nombreux types de cancer connaissent beaucoup de succès, ceux pour le cancer ovarien ne se sont pas encore révélés aussi efficaces. La voie la plus prometteuse pour les patientes pourrait reposer sur la découverte de traitements plus efficaces. C’est pourquoi la Dre Melica Nourmoussavi Brodeur, gynécologue oncologue à l’Hôpital général juif, et son équipe étudient des solutions d’immunothérapie novatrices pour faire avancer la recherche sur ce type de cancer.

L’immunothérapie, un traitement qui aide le système immunitaire à lutter contre le cancer, a produit des réponses remarquables contre des types de cancer autrefois mortels. Bien que ses succès aient donné un nouvel espoir aux personnes atteintes d’un cancer de l’ovaire, les essais cliniques sur ce type de cancer ont donné des résultats somme toute décevants. L’équipe de la Dre Brodeur s’efforce donc de mieux comprendre les mécanismes biologiques des cancers ovariens pour déterminer des cibles qui permettraient d’améliorer les réponses à l’immunothérapie.

Les réponses à l’immunothérapie contre le cancer de l’ovaire dépendent de plusieurs facteurs, dont bon nombre doivent encore faire l’objet d’études. Olivia Mckeeman, étudiante à la maîtrise au laboratoire de la Dre Brodeur, contribue aux travaux de l’équipe de recherche afin de comprendre comment cibler ces facteurs pour améliorer la réponse à l’immunothérapie. L’équipe de recherche se penche en particulier sur une thérapie épigénétique combinée pour rendre l’environnement de la tumeur ovarienne plus apte à réagir à l’immunothérapie. En inhibant certaines cibles épigénétiques, l’équipe a observé une capacité accrue des cellules immunitaires à reconnaître les cellules de cancer ovarien dans des modèles précliniques. « Cette étude en particulier a le potentiel de mettre en lumière de nouvelles approches contre les cancers résistants à la chimiothérapie ou récurrents qui offrent peu d’options de traitement », explique Mme Mckeeman.

La Dre Brodeur, Olivia Mckeeman et l’équipe de recherche sont épaulées par Yelena Aizenberg, patiente partenaire dont l’expérience concrète est utile à cette étude. Survivante de longue date du cancer de l’ovaire, défenseure des droits des patientes et prestatrice de soins de santé, Mme Aizenberg offre son expertise à plusieurs égards, dont la rédaction de demandes de subvention, l’élaboration de propositions de recherche, l’examen et l’interprétation des résultats, la conception conjointe des documents de recherche et la dissémination des résultats de la recherche. « Le fait d’être écoutée et prise au sérieux m’inspire et m’incite à poursuivre mon travail pour faire en sorte que les patientes soient entendues à toutes les étapes de la recherche », affirme Mme Aizenberg. Sa participation au programme de recherche fait ressortir l’importance des partenariats avec les patients dans la recherche biomédicale et procure un moyen utile de combler l’écart entre le laboratoire et le chevet du patient.

« C’est le courageux parcours de mes patientes – des mères, des épouses, des sœurs, des tantes, des amies, etc. – qui m’inspire, déclare la Dre Brodeur. Je crois que les cliniciens-chercheurs comme moi sont les mieux placés pour cerner les besoins non satisfaits des patients et pour remettre en question les obstacles à la recherche en vue d’aider la prochaine génération de patientes atteintes d’un cancer gynécologique. »

En gros, par ces travaux de recherche indispensables, l’équipe aspire à découvrir de nouvelles façons de tirer parti de la modulation épigénétique et d’éclairer la conception des futurs traitements contre le cancer de l’ovaire. Elle espère, à terme, appliquer ses résultats dans un essai clinique dirigé par des chercheurs pour modifier le parcours des personnes atteintes d’un cancer de l’ovaire dans le monde entier.

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